Royal cambriolée: "Et si c'était arrivé à Chirac sous Mitterrand?"

Publié le par webmaster

Nouvel épisode de la bataille entre les deux ex-candidats à la présidentielle. Mardi soir, sur France 2, Ségolène Royal a trouvé qu’il y avait une drôle de "coïncidence" entre l’effraction de son appartement et ses critiques de Nicolas Sarkozy:
"J'observe que la semaine dernière, le lendemain où j'ai dit qu'il fallait mettre fin à la mainmise du clan Sarkozy sur la France, mon domicile a été mis à sac. (…) Je fais un rapport entre les deux."

Tandis que le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a estimé sur France Info qu’elle avait "pété un câble" et que le Premier ministre François Fillon l’a accusée sur RTL de "perdre le contrôle d'elle-même", François Rebsamen, numéro deux du PS et proche de Ségolène Royal, regrette que les faits, "qui se sont aussi produits chez ses collaborateurs", ne soient pas plus pris au sérieux : "Que se serait-il passé lorsque François Mitterrand par exemple ou Lionel Jospin étaient en responsabilité de l'Etat si l'appartement de Jacques Chirac avait été visité deux fois ou celui de Nicolas Sarkozy ? Bien évidemment, l'UMP, à raison, ou le RPR de l'époque, aurait demandé au ministère de l'Intérieur des explications, aurait fait des insinuations, et là rien. Même pas un mot de compassion."

"Deux poids et deux mesures"

François Rebsamen se plaint également de la lenteur de l’enquête. Selon lui, la police semblait plus mobilisée quand il s’agissait de retrouver le scooter de Jean Sarkozy : "Quand on pense aux moyens qui avaient été mis en œuvre pour retrouver le scooter du fils du président de la République qui était à l'époque ministre de l'Intérieur, je me dis que depuis un an, l'enquête a dû progresser et il y a là deux poids et deux mesures."

Ceci dit, ce n'est pas seulement la droite qui semble ne pas prendre l’affaire au sérieux. Le porte-parole du PS Julien Dray a, lui, dit sur iTélé souhaiter "dégonfler la polémique" et éviter "des jours et des jours de polémique inutile et stérile". Le député socialiste Arnaud Montebourg a également estimé, au micro de France Inter, qu'il y a "les risques du mandat comme il y a les risques du métier" et que les responsables politiques sont "souvent soumis à ce genre d'atteintes".

"Dans le domaine de l'intimidation"

Des intrusions dans les domiciles des responsables politiques, justement, il y en a déjà eu de nombreuses, rappelle Jean Guisnel, coauteur de "Histoire secrète de la Ve République" (éd. La Découverte). Mais pour le journaliste, interrogé par Rue89, on a changé de catégorie : "[On n'est plus dans le cadre] des visites domiciliaires qui visent à installer des micros ou à voler des documents. (...) Là, apparemment, il n'y pas eu de vol, donc on est plutôt dans le domaine de l'intimidation. (...) Il faut naturellement démontrer que c'est lié au pouvoir en place. C'est ce que dit Madame Royal."

Guillemette Faure et Julien Martin sur http://www.rue89.com le 9 juillet 2008

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article