Intervention de Gaëtan Gorce au Bureau national du PS du 19 juin 2007
Cet échec est certes atténué par les bons résultats du deuxième tour de l'élection législative. Mais un peu comme les élections locales, régionales et européennes de 2004, ce résultat ne doit pas nous masquer la réalité et l'ampleur de notre défaite. Ce qui pose problème ce n'est pas tant l'échec que sa répétition.
Comme il n'y a pas de fatalité en politique, nous devons donc en chercher les causes, en trouver les explications, c'est-à-dire en déterminer les responsabilité
C'est pourquoi je ne recommande pas de recourir à la même méthode !
La responsabilité est évidemment collective . Elle tient moins à la défaillance des personnes qu'à la faiblesse de notre projet et parfois même à l'indigence ou au manque de professionnalisme de notre organisation.
Nous avons d'abord perdu la bataille des idées , faute de leur avoir accordé toute notre attention, concentrés que nous étions sur les enjeux des personnes. Nous n'avons pas su répondre à l'évolution de la société, ni aux attentes de nos concitoyens.
Cet échec a été aggravé par les carences de notre organisation . Le sursaut de dimanche n'efface pas les querelles stériles qui ont ponctué la campagne des présidentielles comme celles des législatives. Notre Parti ne pense plus, ne travaille plus ! Faut-il s'étonner qu'il ne gagne plus.
Il est urgent d'en tirer les conclusions : 2 grands changements sont nécessaires :
à D'abord un changement d'équipe pour obtenir un changement de méthode. La logique politique comme le simple bon sens exige qu'après le coup terrible que nous avons subi en 2002 puis en 2007, nous tirions toutes les conséquences. Nous ne pouvons pas cultiver le principe de l'irresponsabilité politique. Il ne s'agit naturellement pas de mettre en cause tel ou tel, mais simplement d'amener chacun à assumer la totalité de ses responsabilité
à Ensuite un changement de braquet qui soit aussi un changement de perspectives. Je ne suggère pas de nous lancer dans une nouvelle compétition de personnes. Un congrès ordinaire, surtout s'il est retardé, ne pourrait signifier qu'un affrontement de nouveaux clans et une nouvelle sédimentation du Parti. La crise que nous traversons est sans doute une crise de leadership, elle est d'abord une crise des idées. C'est donc à la reconstitution d'un vrai projet politique, par la réflexion et la délibération collective que nous devons nous consacrer ! A cet égard, la formule proposée par le Premier secrétaire est totalement dépassée. Il faut en finir avec cette logique. Les mêmes causes ne peuvent produire que les mêmes effets. Il nous promet demain un congrès avec le même rituel des contributions, des motions, des compromis. C'est à une révolution démocratique qu'il faut travailler, revoir les méthodes de travail, les ouvrir sur la société, y associer nos adhérents. Il faut sortir du Moyen-Âge de la politique partisane plutôt que de s'y en fermer à nouveau !
à C'est dans cet optique que je propose que notre prochain Conseil National mandate une direction provisoire, collégiale, libérée de ce qu'il est convenu d'appeler les « éléphants » pour mettre en route un triple chantier : préparer les équipes de la Gauche par un travail préalable associant toutes les personnalités et les organisations qui y sont ainsi associées et en s'ouvrant totalement à la société civile ; réfléchir à une refonte en profondeur de nos statuts qui permette de rendre notre Parti perméable à une véritable démocratie tournée vers les citoyens ; définir les stratégies de la reconquête qui permette de revisiter l'enjeu considérable de ce minimum d'alliance. A défaut, c'est un congrès extraordinaire qui devrait être convoqué au plus tard pour septembre pour fixer les modalités de la rénovation et investir une nouvelle équipe chargée de la conduire. Je suggère en toute hypothèse qu'une consultation des militants soit organisée avant l'été pour en décider.