Sarkozy l’Africain fait grincer des dents

Publié le par webmaster

Au Gabon, vendredi, le Président a assumé ses propos sur la colonisation.
 
 
Chanson composée spécialement pour lui, honneurs militaires, foule des grands jours agitant de petits drapeaux français : le président du Gabon Omar Bongo, qui avait tant désiré la visite de son homologue français, a réservé un accueil royal, vendredi à Libreville, à Nicolas Sarkozy. La chaleur des Gabonais, même orchestrée par le pouvoir, a dû lui mettre du baume au cœur.
 
Au lendemain d’une étape ratée au Sénégal, la presse de Dakar n’a pas été tendre avec le chef de l’Etat français. Son adresse aux «jeunes d’Afrique», prononcée à l’université Cheikh Anta Diop, est mal passée auprès des principaux intéressés. Elle a été qualifiée d’ «injure» par le quotidien Sud. «Les jeunes Sénégalais attendaient tout autre chose qu’un cours magistral sur la colonisation et le malheur africain», déplore Fatou, une journaliste d’une radio dakaroise.

Péremptoire.  Dans un discours historico-philosophique, Nicolas Sarkozy s’est employé à reconnaître les «torts» de la colonisation pour mieux inviter les Africains à se tourner vers l’avenir. Sa réflexion, parsemée de jugements péremptoires sur «l’Africain» qui doit «entrer davantage dans l’histoire», autrement dit accepter le progrès, a autant surpris que heurté les sensibilités à Dakar. «Jamais [l’Africain] ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin», a dit le Président dans un discours rédigé par le conseiller spécial Henri Guaino.

Un proche du président justifie la parole présidentielle : «Nicolas Sarkozy n’est pas venu dire aux Africains ce qu’ils ont envie d’entendre. Vous vouliez qu’il fasse un discours de sous-secrétaire d’Etat aux affaires africaines ? Il a livré sa vision du continent et indiqué ce que nous pouvions faire ensemble.» 
Mais aux yeux des Sénégalais, Nicolas Sarkozy, qui affirme rejeter un «paternalisme [.] qui a fait beaucoup de tort à la relation entre la France et l’Afrique», a donné l’impression inverse : celle du «grand chef blanc» venu asséner ses vérités aux «petits frères» africains. Interrogé à Libreville par la presse sur les critiques de la presse dakaroise, Sarkozy a assumé ses propos : «On ne peut pas tout mettre sur le compte de la colonisation. La corruption, les dictateurs, les génocides, ce n’est pas la colonisation.» 

Immigration concertée.  Finalement, c’est à travers le prisme économique et financier que le président Sarkozy a été le plus à l’aise pour aborder un continent qu’il connaît peu. Outre la réaffirmation de sa conception de l’immigration «concertée», le chef de l’Etat a assuré que la France ne pouvait que se réjouir de l’arrivée de nouveaux concurrents, tel que la Chine, pour autant que «les règles soient les mêmes pour tous».

La dernière étape de son voyage, au Gabon, lui a donné l’occasion d’évoquer les questions de développement durable, lors de la visite d’une forêt à la périphérie de Libreville. Le président a annoncé que 50 millions d’euros de la dette gabonaise seraient convertis en investissements pour la gestion durable des forêts.

Or noir.  Au Gabon, le bois représente le deuxième secteur économique, derrière le pétrole. Un or noir qui, avec l’aide d’Elf, aurait dû propulser le pays d’Omar Bongo au rang d’émirat de l’Afrique. Mais il n’en a rien été. Pour se rendre dans la forêt de la Mondah, les présidents Sarkozy et Bongo ont pris l’hélicoptère afin de contourner une route truffée d’ornières.

Nicolas Sarkozy n’aura passé que quelques heures au Gabon, au grand dam de Bongo, qui souhaitait le voir passer au moins une nuit sur place. Comme à Dakar. Visiblement, le président français ne voulait pas s’attarder chez son hôte qui incarne à lui seul une relation franco-africaine d’une autre époque.


Thomas Hofnung - LIBERATION : samedi 28 juillet 2007


Missionnaire Moraliste, nous décelons chez M.Sarko quelques failles.. 

Selon lui, la corruption en Afrique n'est pas à mettre sur le compte de la colonisation. Mais c'est justement sur le système de corruption que les colonisateurs s'appuient, et lorsque nos anciennes colonies sont devenues indépendantes, c'est bien la France qui a "choisi" des présidents qui lui plaisaient..

Et puis, M.Sarkozy, vous savez très bien,  et l'avez dit devant M.Bongo, qu'est en cours une enquête sur les biens immobiliers de ce dernier sur le territoire français.

Vous savez bien M.Sarkozy qu'à chaque fois que la France budgète un projet ou un contrat commercial, une bonne partie va dans les poches du président en place et de ses ministres.. La corruption est bien un système créé par la colonisation!
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