A Melle, Royal fustige le «champ clos des affrontements obscurs» au PS

Publié le par webmaster

A Melle (Deux-Sèvres), samedi. Reuters.

 Soleil radieux et pique-nique géant sur le gazon du parc de la Garenne. La rentrée politique de Ségolène Royal samedi à Melle, son fief des Deux-Sèvres, avait encore un petit goût de vacances, façon kermesse.  

 

 

 

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 Plus d’un millier de militants ou sympathisants socialistes, venus en famille, entre amis ou entre camarades de section, ont pris possession des lieux munis de glacières, parasols et chaises pliables. Certains sont venus de loin pour voir celle qu’ils attendent comme le messie, celle qui a choisi d’être la première chez les socialistes à sonner la fin des vacances. Quitte à programmer cette rentrée 24 heures avant la Fête de la rose d’Arnaud Montebourg à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire).

A Melle, on a ressorti les drapeaux «Ségolène présidente» -«Ça pourra resservir pour 2012»- et les T-shirts «Ségolène, une femme debout». Elodie et Safia, 17 et 18 ans, lunettes de soleil strassées et compensées, sont venues ce matin de l’Essonne pour «écouter ce qu’elle a à (leur) dire». «A fond Ségo depuis le départ», alors que ni l’une ni l’autre n’avaient l’âge de voter en mai, elles sont persuadées que «Ségolène a encore toute sa place». Même sentiment pour Françoise et Michèle, enseignantes venues de La Rochelle, et qui attendent une «remise à plat au PS», sous la houlette de l’ancienne candidate.

A 14 heures, l’assemblée abandonne merguez et chabichous du Poitou pour suivre comme un seul homme la nuée de photographes et cameramen qui convergent vers la scène. Ségolène Royal a fait son apparition. Mais il faudra attendre encore pour «la» voir.
Pour l’heure, les interventions d’élus proche de l’ancienne candidate ou de militants associatifs se succèdent, avec dans le rôle de maîtres de cérémonie Delphine Batho, nouvelle députée des Deux-Sèvres, et Jean-Louis Bianco, ancien directeur de campagne lors de la présidentielle.
Jacques Auxiette, président de la Région Pays-de-la-Loire, Gilles Savary, député européen, ou encore Aurélie Filipetti, députée de la Moselle et porte-parole PS à l’Assemblée, chauffent l’assistance.

Puis, un concert d’applaudissements salue l’entrée en scène de l’ex-candidate, en chemisier blanc et jupe marron. «J’ai quelque chose à vous dire, mais je ne suis en compétition avec personne», prévient-elle d’emblée. Non sans viser aussitôt ceux qui la soupçonneraient d’«esprit de rancune ou de revanche».

Ceux qui attendaient une autocritique en seront aussi pour leurs frais. L’ancienne candidate reconnaissant tout juste avoir «parfois improvisé dans le temps qui (lui) était imparti».
La page de la présidentielle est tournée, il faut maintenant «inventer le socialisme du XXIe siècle», veut-elle dire aux militants. Un socialisme «ouvert», «participatif» qu’elle conçoit comme «un laboratoire d’idées» autant que comme un «outil de combat». Et de fustiger les «tactiques internes» et le «champ clos des affrontements obscurs» en vigueur au PS.

Puis elle s’attaque à la droite. Et dénonce la surenchère législative du gouvernement sur la récidive, ou le manque de moyens accordés à la recherche et à la santé. Elle s’attarde également sur la politique étrangère, thème sur lequel elle avait essuyé nombre de critiques durant la campagne de la part de l’UMP et de ses amis socialistes.

Après une heure et demie de discours, proches et militants repartent avec la feuille de route pour une rentrée houleuse. Certains se donnent rendez-vous la semaine suivante à La Rochelle, pour la traditionnelle université d’été du PS qui risque d'être agitée. Les vacances sont finies. Avis de gros temps chez les socialistes

 
LIBERATION.FR : samedi 25 août 2007
Par Cordélia Bonal (envoyée spéciale à Melle)
Pour sa rentrée politique, samedi dans son fief des Deux-Sèvres, l’ancienne candidate a plaidé pour un «renouvellement des méthodes de travail du PS».
 
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