Ceci n'est pas une crise financière !

Publié le par webmaster

Par Pierre Larrouturou, délégué national Europe du PS, auteur du « Livre noir du libéralisme » (Le Rocher). On en est là après trente ans de productivité mal gérée. La part de salaire a baissé, la dette a augmenté. C'est une crise sociale.

C'est en analysant les statistiques de la Réserve fédérale pour les cinquante dernières années qu'on comprend les causes profondes de la crise. Jusqu'à la victoire de Ronald Reagan, le ratio dette/PIB (1) était parfaitement stable aux Etats-Unis. Des règles collectives assuraient une progression régulière des salaires et un partage équitable de la productivité entre salariés et actionnaires. Mais, en 1981, Ronald Reagan arrive à la Maison-Blanche. Les libéraux baissent les impôts sur les plus riches, ce qui favorise la dette publique. Et la dette augmente, surtout parce que les politiques de dérégulation amènent à la multiplication des petits boulots et à la baisse de la part des salaires dans le PIB.

Nicolas Sarkozy parle souvent du « plein-emploi américain ». Pourtant, les Etats-Unis sont très loin du plein-emploi : en 2008, la durée réelle moyenne du travail – sans compter les chômeurs – est tombée à 33,6 heures (2), car des millions de salariés ne font que 10 ou 15 heures par semaine. Une durée moyenne de 33,6 heures ! Ce « partage » du travail conduit à un partage des revenus de plus en plus inégalitaire : une étude de BNP Paribas montre que, sur les huit dernières années, « seuls les 5 % d'Américains les plus riches ont vu leurs revenus réels augmenter ». Trente pour cent ont vu leurs revenus réels diminuer. Ces 30 % auraient dû diminuer leur consommation. Si la consommation a continué d'augmenter, c'est uniquement parce qu'on a poussé les classes moyennes et les pauvres à s'endetter chaque année un peu plus. A s'endetter au-delà du raisonnable.

Dans tous les pays occidentaux, la peur du chômage déséquilibre la négociation sur les salaires


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