L’immigration

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« La question de l'immigration ne peut pas être déconnectée de la question du co-développement »

« La question de l'immigration ne peut pas être déconnectée de la question du co-développement. C'est par le droit des familles à vivre dignement dans leur pays d'origine que l'on mettra fin à l'immigration clandestine. Pour cela, il faut réussir le développement des pays pauvres. » Forum mondial des droits de l'Homme, Nantes, 10/13 juillet 2006

Renforcer réellement la politique de co-développement, cela signifie agir au niveau européen : « France, Italie, Espagne : nous sommes tous confrontés à une immigration en provenance d'Afrique et nous devons mettre en place des coopérations, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et en même temps, penser les problèmes de co-développement avec l'Afrique de façon coordonnée. On ne règlera pas l'émigration de la misère en laissant de côté la question du co-développement. » 17 septembre 2006, Madrid

« Instaurer un droit moderne à l'aller et au retour »

« Il faut, pour l'immigration de travail, instaurer un droit moderne à l'aller et au retour. Aujourd'hui, beaucoup d'immigrants, qu'ils soient qualifiés, chercheurs, universitaires, cadres ou saisonniers, sont d'autant plus tentés de rester qu'ils craignent de ne pas pouvoir revenir faute d'un visa permanent ou pluriannuel. » Le Monde, 23 Juin 2006

En réduisant au minimum l’immigration de travail, on incite à l’installation durable et au déracinement. C’est l’hypocrisie de la droite : « Le bilan de la droite, c'est une baisse de l'immigration de travail, notamment qualifiée, de 88 000 en 2001 à 67 000, et une augmentation de l'immigration à vocation permanente. » Le Monde, 23 Juin 2006

Le droit à l’aller et au retour pourrait concerner d’autres travailleurs que les saisonniers : « Des visas aller retour pourraient permettre aux étrangers de venir pour des activités saisonnières ou autres de façon régulière et de pouvoir rentrer en toute sécurité dans leur pays. L’idée ce n’est pas de revenir sur le droit au regroupement familial, C’est une solution gagnant-gagnant. Gagnant pour le travailleur étranger qui n’a pas forcément envie de se déraciner. Et gagnant pour l’économie française. » LCI, 19 septembre 2006

La question du regroupement familial, droit essentiel qu’il faut défendre, devient ainsi moins sensible : « Il n'est pas question d'empêcher le regroupement familial qui est le droit de mener une vie de famille normale là où on est installé. En revanche, beaucoup de travailleurs saisonniers restent en France une fois leur contrat terminé et font venir illégalement leur famille parce qu'ils craignent de ne pouvoir revenir travailler dans notre pays s'ils en partent. Je crois qu'il faut créer un droit moderne à l'aller et au retour, qui permette de venir travailler ici puis de retrouver en toute tranquillité les siens dans son pays en sachant qu'on pourra à nouveau répondre à des offres de travail utiles. C'est une question de respect de la dignité des travailleurs étrangers. » La Dépêche du Midi, 22 septembre 2006

C’est vers un politique intelligente d’échanges avec les pays d’émigration qu’il faut donc s’orienter, qui réponde aux besoins de nos entreprises dans les secteurs où la main d’œuvre manque, mais refuse de vider les pays pauvres de leurs trop rares compétences : « Pour les travailleurs qualifiés, la France était dotée de moyens réglementaires assez efficaces, avec une première circulaire de 1998 sur les informaticiens, puis une seconde en 2002 qui prévoyait l'accueil d'étudiants étrangers ayant achevé leur cursus et de salariés dont l'embauche s'inscrivait dans le cadre d'un projet de codéveloppement. La droite a abrogé le premier texte et négligé le second. Aujourd'hui, les entreprises et les laboratoires n'arrivent pas à recruter les salariés formés dont ils ont besoin. » Le Monde, 23 Juin 2006

« Ce n'est certainement pas par l'immigration choisie, qui va poursuivre une politique néo-coloniale en allant choisir dans les pays d'origine ceux qui nous arrangent, que l'on mettra fin à ce problème. Les puissances coloniales ont suffisamment exploité ces pays ; on ne va pas continuer en prenant leur main d'oeuvre bien formée. » Forum mondial des droits de l'Homme, Nantes, 10/13 juillet 2006

« Un ordre juste qui allie fermeté, efficacité et humanité »

« Plutôt que de durcir brutalement le droit de vivre en famille (qui concerne 25 000 personnes par an) ou de détruire le dispositif de régularisation au bout de dix ans de séjour en France (3 000 personnes par an), comme le fait la droite, je crois qu'il faut, comme dans d'autres domaines, un ordre juste qui allie fermeté, efficacité et humanité. » Le Monde, 23 Juin 2006

Les étrangers ont droit au respect : « Dans le domaine de l’accueil des étrangers, il faut tenir les deux bouts de façon équilibrée, c’est à dire respecter les étrangers qui sont ici en situation régulière, les loger correctement, les respecter dans leur travail, ne pas tenir des propos xénophobes à leur encontre, c’est-à-dire ne pas faire l’amalgame entre tous les étrangers en France. Ensuite c’est fixer des règles claires. » LCI, 19 septembre 2006

Il faut cesser de modifier en permanence les lois, et améliorer l’organisation et les moyens de l’administration : « La fébrilité législative de Nicolas Sarkozy est l'aveu d'une faillite. La France n'a pas besoin de loi supplémentaire. Des instructions claires, des services renforcés, des procédures qui fonctionnent vite et bien, cela suffirait. Au Royaume-Uni, l'Etat répond en quinze jours aux dossiers de demandes des entreprises. On pourrait aussi imaginer que les autorisations de travail soient gérées par les préfets de région en concertation avec les régions qui sont responsables du développement économique et en contact avec les entreprises. » Le Monde, 23 Juin 2006

La loi doit permettre d‘éviter les régularisations massives par à-coups, ce qui n’est plus le cas : « Nicolas Sarkozy en est sa troisième loi. Il a cassé le seul outil de régularisation en continu, c’est-à-dire la carte de 10 ans qui permettait avant de régulariser tranquillement chaque année 2 000 ou 3 000 étrangers qui participaient à l’économie de notre pays. En cassant cet outil, Sarkozy a créé la situation actuelle. La solution, comme dans tous les pays d’Europe, c’est la régularisation au long cours des étrangers. » LCI, 19 septembre 2006

Dans tous les cas, l’action de l‘Etat doit rester digne d’un Etat républicain : « Plutôt que de s'attaquer aux familles et aux enfants - je veux d'ailleurs rendre ici hommage à la mobilisation des parents et des enseignants contre les expulsions d'enfants scolarisés -, il vaudrait mieux être beaucoup plus ferme contre les trafiquants et les employeurs de clandestins. » Le Monde, 23 Juin 2006

C’est au niveau européen qu’il faut s’attacher à maîtriser les flux migratoires : « Il faut lier à la fois la réglementation, la fermeté indispensable de cette règlementation pour maîtriser les flux migratoires : qu'elle soit cohérente dans nos pays méditerranéens, et en même temps changer de façon très, très forte les politiques de co-développement. » Madrid, 17 septembre 2006

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