Sarkozy-Royal : "projet contre projet".

Publié le par webmaster

Donnée battue par tous les sondages au second tour de la présidentielle, Ségolène Royal devrait essayer d’installer le clivage droite-gauche au coeur de sa fin de campagne, qu’elle veut mener "projet contre projet".

"On va passer à l’aise au second tour", assurait mercredi un proche de la candidate. Une confiance rare dans le PS, alors que pout le premier tour, certaines enquêtes d’opinion ne donnent à la candidate socialiste qu’une avance réduite sur l’UDF François Bayrou.

François Hollande, Premier secrétaire, a ainsi appelé mardi à la mobilisation de la gauche derrière elle. Si la gauche "ne fait pas le choix dès le premier tour de Ségolène Royal, alors elle ne sera pas dans la situation de pouvoir l’emporter au second", avertissait-il.

Encore faut-il parvenir à séduire cette gauche.

Venue - très exceptionnellement - devant le Conseil politique du PS mardi, la candidate a affirmé que la fin de sa campagne serait totalement axée sur les questions de projet, "projet contre projet".

Elle a détaillé les thèmes qu’elle allait défendre : société "de l’emploi pour tous", du refus du pouvoir des lobbies, "de la chance pour tous et pas du chacun pour soi"…Autrement dit, les questions sociales qui font traditionnellement le succès de la gauche.

Ce positionnement semble répondre aux inquiétudes d’une partie du PS, tel Henri Emmanuelli pour qui la gauche s’est "un peu détournée de (son) électorat naturel" et doit "avoir un discours rassurant et volontaire, notamment sur les questions de protection sociale".

"Il ne faut pas perdre l’électorat de gauche qui pourrait aller vers l’extrême gauche", note un proche de Mme Royal.

Pour le porte-parole de Ségolène Royal Arnaud Montebourg, le mouvement est enclenché et "les clivages droite-gauche se marquent de plus en plus fortement dans cette campagne". Il souligne "la radicalisation" du candidat UMP et cite, côté PS, "la stratégie d’augmentation des salaires", "l’accès aux soins pour tous", la défense de la sécurité sociale.

Signe de cette accentuation de la campagne, Ségolène Royal devrait se rendre dimanche dans le Pas-de-Calais, bastion socialiste historique, étape rajoutée à son programme semble-t-il sur l’insistance de François Hollande.

Pour Emmanuel Rivière, directeur du pôle politique de la SOFRES, la candidate socialiste doit "retrouver un positionnement plus clair". "Les termes sociaux sont présents dans ses propositions, ses programmes, ses discours, il s’agit moins de les inventer que de remettre l’accent dessus", dit-il.

Il note que les thèmes prédominants pour l’électorat sont toujours la lutte contre le chômage, l’amélioration du pouvoir d’achat et le financement de la protection sociale. Elle pourrait avoir intérêt à y insister, n’étant au demeurant pas "la mieux placée" sur les thèmes traditionnellement à droite de l’ordre et de la nation.

Pour lui, la présence de François Bayrou, qui se maintient à un très bon niveau, pourrait d’ailleurs inciter l’extrême gauche à aller voter Royal au premier tour, pour éviter qu’elle ne soit exclue du second.

La stratégie socialiste croise celle de l’UMP, qui s’efforce d’accentuer le clivage droite/gauche afin de marginaliser le candidat centriste, en faisant revenir au premier rang ses thèmes à succès tels qu’immigration, identité nationale ou sécurité.

Le 11 avril 2007, par Aloys Evina, in Journal Chrétien

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