Nicolas Sarkozy se présente comme le «candidat du peuple»

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A une semaine du second tour, le candidat UMP a voulu montrer qu'il rassemblait. Les people, sa famille politique, et même au-delà, le « peuple ». S'adressant « à ceux qui ont voté pour les extrêmes », il a évoqué l'idée d'introduire « un peu de proportionnelle au Sénat ou à l'Assemblée ».
 
 
A une semaine du second tour, Nicolas Sarkozy a rassemblé ses « amis » people et fait le bilan de sa campagne. Pour son dernier meeting parisien avant le second tour, le candidat UMP s'est remémoré le congrès du 14 janvier de la Porte de Versailles en des termes religieux, parlant de « communion » et de « prière silencieuse ». Avant de poursuivre : « J'ai rassemblé ma famille politique. Il me fallait maintenant rassembler les Français », a-t-il déclaré, se présentant comme « le candidat du peuple et non celui des médias, celui des appareils, celui de tel ou tel intérêt particulier ».

Avant son discours, les écrans géants ont largement montré au public – 20 000 personnes dans la salle et 20 000 à l'extérieur selon l'UMP – les nombreuses personnalités présentes à Bercy : Johnny Hallyday, Christian Clavier, Jean Reno, Jean-Marie Bigard, Véronique Genest, Doc Gyneco, Richard Virenque, Enrico Macias, Henri Salvador, Alain Prost, David Douillet, Dominique Farrugia, Basile Boli, Henri Leconte ou encore Gilbert Montagné, qui a chanté pour l'occasion. Côté politique, étaient présents Michèle Alliot Marie – pour qui « on n'a pas besoin de quelqu'un qui change d'idée aussi vite que de jupe » – Simone Veil, Jean-Louis Borloo, François Fillon, Gilles de Robien, François Baroin, mais surtout le Premier ministre Dominique de Villepin qui envisageait encore, il y a quelques mois, de se présenter.

Comme il l'a fait durant cette campagne, Nicolas Sarkozy est venu sur le terrain des valeurs, car pour lui, « ce fut une campagne aux prises avec une crise morale ». Voulant justement remettre « de la morale dans la politique », il s'est longuement attaqué à « l'héritage de mai 68 » qui « a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous ». Pour lui, le responsable de cet héritage est tout trouvé : « la gauche ».

« Ceux qui ont voté pour les extrêmes, je les respecte »
Mais à sept jours de l'échéance finale, Nicolas Sarkozy n'a pas oublié qu'il doit récupérer des voix sur sa gauche et sur sa droite pour l'emporter. Sur sa gauche, c'est-à-dire le centre : « Je veux m'adresser aux électeurs du centre dont les valeurs sont si proches des miennes. Je veux leur dire que leur sensibilité a toute sa place dans la majorité présidentielle », a-t-il expliqué. S'en prenant à François Bayrou « qui veut en finir avec l'UDF », il a lancé aux élus UDF qu'ils « sont les bienvenus dans la majorité présidentielle. Je ne veux pas en finir avec l'UDF », a-t-il ajouté.

Puis il s'est adressé à « ceux qui ont voté pour les extrêmes, je veux leur dire que je les comprends et que je les respecte », a-t-il souligné. S'il est élu, Nicolas Sarkozy s'est engagé « à discuter (…) de la possibilité d'introduire un peu de proportionnelle au Sénat ou à l'Assemblée Nationale sans créer le risque d'une instabilité ». Nicolas Sarkozy avait pourtant désavoué Brice Hortefeux qui s'était déclaré pour l'instauration de la proportionnelle dans un entretien au Figaro
. Le candidat UMP avait alors dit qu'il ne s'agissait que de l'opinion personnelle de son conseiller. Mais voyant une part des électeurs centristes se diriger vers Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy a dû se rappeler que pour la victoire toutes les voix comptaient, y compris celles qu'il peut encore espérer prendre à l'extrême droite.
 
Dimanche 29 Avril 2007
François Vignal
 
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