Les éducateurs contre le projet sur la récidive

Publié le par webmaster

Le projet de loi contre la récidive, qui sera examiné à l'Assemblée nationale mardi, risque de provoquer "un sentiment de révolte et d'exclusion produisant plus de délinquance et donc, plus de victimes", estime le premier syndicat d'éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse.

Après avoir été adopté par le Sénat, le projet de loi instaurant des peines minimales pour les récidivistes présenté par la ministre de la Justice, Rachida Dati, sera examiné par les députés en séance à partir du 17 juillet.

 

Après avoir été adopté par le Sénat, le projet de loi instaurant des peines minimales pour les récidivistes présenté par la ministre de la Justice, Rachida Dati, sera examiné par les députés en séance à partir du 17 juillet.

(c) Reuters

 

Le premier syndicat d'éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (Snpes-PJJ/FSU) estime, lundi 16 juillet, que le projet de loi contre la récidive, examiné à l'Assemblée nationale mardi, est "inefficace et dangereux".
"Ce projet de loi remet profondément en cause les principes d'une justice des mineurs humaine et civilisatrice...", dénonce le syndicat dans un communiqué.
"S'il faut prendre en compte les victimes, est-ce en stigmatisant si fortement la jeunesse la plus en difficulté que l'on y parviendra ? On peut craindre que non car on aura seulement réussi à créer chez elle un sentiment de révolte et d'exclusion produisant plus de délinquance et donc, plus de victimes", ajoute le Snpes-PJJ.

Méconnaissance grave

La suppression possible de l'excuse de minorité pour les mineurs de 16 à 18 ans "est particulièrement grave pour des adolescents qui sont des personnes en construction et envers lesquels les adultes et la société ont un devoir, celui de les conduire vers l'âge adulte en leur apportant l'éducation qui leur a fait défaut pour qu'ils deviennent des citoyens autonomes", dit-il.
Ce projet de loi "participe d'une méconnaissance grave des adolescents délinquants car il mise sur l'effet dissuasif de la peine encourue" alors que "dans la très grande majorité des cas, la délinquance des mineurs ne procède pas d'un choix assumé dont toutes les conséquences seraient, à l'avance connues d'eux", pense le Snpes-PJJ.
De plus, la protection judiciaire de la jeunesse "manque cruellement de moyens", alors que la construction de sept prisons pour mineurs va absorber des sommes "considérables", souligne le syndicat. 

NOUVELOBS.COM | 16.07.2007 | 14:17

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