EADS: le PS ne "peut soutenir une réforme qui se fait au détriment de la France"

Publié le par webmaster

Le Parti socialiste "prend acte" lundi de la "suppression du caractère bicéphale" du groupe EADS, "ce qui facilitera la prise de décision". Mais le PS, pour autant, "ne peut soutenir une réforme qui se fait au détriment de la France et nuit gravement à ses intérêts".
"Alors que l'entreprise EADS est considérablement fragilisée par les scandales concernant les indemnités de départ de ses dirigeants et les conditions de ventes de leurs stocks options, les gouvernements français et allemand ont modifié en profondeur l'organisation fonctionnelle du groupe", déclare dans un communiqué le secrétaire national du PS aux Entreprises, Alain Vidalies.
D'un point de vue industriel, "ce projet relève du mécano, puisque que Tom Enders prend les rênes d'Airbus alors qu'il est spécialiste des questions de défense", estime-t-il.
Quant aux réformes du mode de gouvernance, "elles s'opèrent au détriment de l'influence de la France. Depuis de nombreux mois, nos partenaires Allemands ont renforcé leur influence dans le groupe" et à terme "notre pays aura perdu tous les postes stratégiques et managériaux, perdant ainsi tout moyen d'action dans une industrie hautement stratégique", poursuit-il.
Le PS dénonce aussi le "cynisme" du gouvernement français qui, "mélangeant une nouvelle fois les genres, scelle un accord qui donnera la présidence du groupe à Arnaud Lagardère au moment où ce dernier souhaite justement se désengager du groupe, réalisant ainsi une juteuse plus value", conclut le communiqué.
EADS a désigné le Français Louis Gallois à sa présidence et l'Allemand Tom Enders comme PDG d'Airbus. Fruit d'intenses tractations entre Paris et Berlin, cet accord met fin à la structure de direction bicéphale du groupe.
Rüdige Grube devient quant à lui l'unique président du conseil d'administration d'EADS, qu'il co-présidait jusque-là avec Arnaud Lagardère, a précisé lundi Tom Enders. Dans cinq ans, Arnaud Lagardère prendra "s'il le souhaite" la tête du conseil d'administration d'EADS, a expliqué de son côté le président Nicolas Sarkozy.
L'Union pour un Mouvement Populaire s'est félicité dans un communiqué de "l'avancée significative" dans le dossier EADS. La "gouvernance alternée permettra à l'entreprise européenne d'avoir une vision claire et régulièrement renouvelée des enjeux auxquels elle est confrontée. Ce résultat est obtenu grâce au volontarisme, au dynamisme et au pragmatisme du couple franco-allemand", ajoute l'UMP. 


AP in latribune.fr
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