De l'ouverture

Publié le par webmaster

Le fait que DSK soit pressenti au Poste de DG du FMI est loin de me réjouir, contrairement à certains, voire certains socialistes.

J’ai à ce titre bien du mal à intégrer la notion que l’on souhaite faire passer, au sein même du PS, à savoir que certains talents se mettraient ainsi au service de la France.
Il est vrai qu’au soir de l’élection de Sarkozy, DSK s’était dans l’instant suivant la proclamation des résultats, déclaré disponible pour une rénovation sociale-démocrate au sein du PS.
Est-ce ainsi, en briguant ce poste-décrié-, qu’il souhaite donner du sens à cette déclaration?
J’y vois pour ma part l’aboutissement d’une ambition personnelle (que je ne juge pas) mais certainement pas la promotion d’un socialiste. DSK est pressenti non parce qu’il est socialiste mais en raison de compétences autres. Très bien.
Mais gare aux dommages collatéraux…Doit-on faire et si oui à quel moment, la différence entre le DSK technicien et celui homme politique. La confusion des genres sera faite, et pas parmi les mieux intentionnés.
Le PS n’a, à mon avis rien à gagner dans cette affaire :
En l’état on assiste actuellement au soutien d’un libéral par un libéral (tendance dure d’un camp adverse, pour des raisons que l’on devine), et par d’autres libéraux, pour l’accession à la tête d’une organisation à vocation libérale.
Il y avait déjà eu l’accession de Pascal LAMY à la direction de l’OMC… Est –ce bien la place d’un socialiste, m’interrogeais-je ? Est on encore –peut on encore !- être socialiste en dirigeant une telle organisation ?
De tels exemples ( !) me font penser au DRH d’une société, qui voterait socialiste avec conviction le dimanche, et qui le lundi, avec zèle et sans état d’âme, mettrait en œuvre un plan social au sein de son entreprise, au seul profit de ses actionnaires. Le boulot et les idées on vous dit !
Il se trouve simplement que DSK n’est pas un militant lambda, et que ses paroles et ses actes sont signifiants, par ce qu’il est un personnage public, élu de la Nation, représentant une frange de la population, faisant partie de la direction du PS.
Que l’on invoque l’intérêt de la France me parait risible. Madame Veil avait les mêmes raisons lorsqu’elle s’est ralliée à Nicolas Sarkozy, et elle fut – légitimement à mon avis- vilipendée à cette occasion. Alors balayons devant notre porte.
Que dirait-on des meilleurs butteurs qui marqueraient des buts contre leur équipe, pour se mettre ainsi, selon eux, au service du Football ?
Je tiens à dire que je ne m’y retrouve pas en tant que militant socialiste.
Quant au FMI, on connait le sens de ses interventions, qui les conditionne à la mise en œuvre « d’indispensables réformes » : entre autres en taillant dans les dépenses publiques, en incitant à privatiser, en préconisant l’austérité, la dérégulation du travail, la non augmentation du SMIC etc
Est-ce dans de telles mesures que l’on doit se reconnaître, si l’on est un tant soit peu de gauche (c’est ce qui m’a fait adhérer au PS, je précise).
La réponse pour moi est évidente. Elle l’est peut-être moins pour d’autres, qui ont un profil plus carriériste. Se pose alors la question de la solubilité des convictions.
Je ne crois pas que les socialistes doivent se féliciter de l’accession de l’un des leurs à ce type de fonction. Cela ne fait qu’ajouter à la confusion qui règne actuellement au sein du Parti Socialiste.
Une clarification urgente s’est révélée nécessaire après le résultat des élections. Au nom d’échéances électorales futures, elle n’aura pas lieu avant longtemps. Trop longtemps.
En attendant voilà le travail…
Et ce n’est pas fini :
Jack LANG est sur la brèche…là encore dans l’intérêt de la France.
 
La Bessonite serait-elle contagieuse ?
Ou le virus de l’individualisme serait-il d’autant plus fort que l’on monte dans la hiérarchie ?
 
 
 
Jean-Norbert PAILLARD

Publié dans L'avenir du PS

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