Les précaires se révoltent aussi au Japon

Publié le par webmaster

jeudi 30 octobre 2008 -19:37
 

"Le monde des possibles m’a toujours été plus ouvert que celui de la contingence réelle (Marcel Proust)"

Un cliché a la vie dure : celui d’un Japon monolithique, englué dans le fatalisme, l’absence de contestation, la résignation à l’ordre établi. Un Japon qui aurait intériorisé le respect de la hiérarchie, de l’autorité, de l’Impératif Catégorique en accord avec une hypothétique “japonité” (1) . On en oublierait presque les belles années 60 et leurs nombreuses manifestations. Si ce conformisme japonais existe, il est faux de le généraliser. Faux car c’est consolider le mythe d’une "japonité" fictive, en ce qu’elle est faite d’éléments disparates et instables. Raisonnement violemment idéologique également, car il revient à bâillonner d’emblée toute dissidence, en la faisant culpabiliser de trahir l’âme de la papatrie. Devant l’insistance du discours visant à chosifier les japonais en en faisant un groupe homogène (2) aux propriétés transhistoriques, il me paraissait nécessaire de faire ce petit rappel préliminaire. L’hétérogène comme l’hétérodoxe existent au Japon.

Nous assistons actuellement dans ce pays à la montée d’une nouvelle précarité, touchant surtout la jeunesse (3). Ainsi le phénomène des "NEET" (Not in Education, Employment or Training) et des freeters (free arbeiters, travailleurs vivant de petits boulots) est apparu pendant l’éclatement de la bulle financière, au début des années 90.
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