Airbus: Royal attaque la passivité de l'Etat

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«Un séisme industriel menace notre pays.» A Mont-de-Marsan, jeudi soir, devant une salle de 6000 personnes – et plusieurs milliers massées à l’extérieur – Ségolène Royal a appelé à la «remise à plat» du dossier Airbus. Pour entamer sa tournée de deux jours en Aquitaine, la candidate socialiste ne pouvait trouver mieux que l’actualité brûlante de l’avionneur, dans une région de forte sous-traitance aéronautique, où la question ne manque pas de faire écho. «L’actuel gouvernement est responsable de ce désastre», attaque-t-elle en évoquant l’annonce des 4300 suppressions d’emplois. «Les dirigeants n’ont pas fait jouer à l’Etat son rôle d’actionnaire responsable, pour exercer la vigilance indispensable.» Ils ont «tardé à réagir», «manqué de capacités d’anticipation». Passivité coupable que Ségolène Royal formule comme un «enjeu» de cette élection présidentielle, «entre un Etat impotent et au contraire un Etat fort qui assume ses responsabilités». «Non seulement l’Etat doit, mais l’Etat peut», martèle-t-elle, volontairement à contre-courant d’une classe politique à la traine des entreprises.

Pour étayer son vœux, trois propositions: priorité à la stratégie industrielle basée sur l’innovation; présence des salariés au sein des conseils d’administration; recapitalisation des entreprises par les Etats europeéns. Enfin, hommage aux salariés de l’entreprise, à qui elle promet «un dialogue social réformé en profondeur», qui pourra «peser sur les dirigeants, pour qu»ils réagissent autrement».

Et puisque la géographie s’y prête, petit coup de pied de l’âne de circonstance au voisin Bayrou, à qui on rappelle que «le juste milieu n’est pas le milieu juste». «On ne peut pas, le temps d’une campagne, compter fleurette à la gauche, puis courir chez soi dès la proclamation des résultats.»

Le candidat de l’UMP ne sera pas épargné. Ségolène Royal a choisi de l’aiguillonner sur son propre terrain, la sécurité. «Les chiffres sont un démenti sanglant à toutes les affirmations.» Et de pointer «le déchaînement de violences urbaines alimenté par des paroles déplacées». «Sarkozy, démission», scande la salle. Un public festif, chauffé au son des fanfares landaises. Passant en revue les principaux axes de son pacte présidentiel, la candidate vit ses propositions. Et en appelle au «devoir de victoire».

Par Laure ESPIEU - LIBERATION.FR : jeudi 1 mars 2007
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