L'UMP dénonce « le grand écart » de Royal, mais oublie le sien

Publié le par webmaster

Xavier Bertrand, porte-parole de Nicolas Sarkozy, dénonce le « grand écart impossible entre les électeurs d'Olivier Besancenot et de François Bayrou », mais oublie celui de l'UMP entre les électeurs du FN et du centre.

L'UMP veut se donner le beau rôle. Celui du rassembleur. « Nicolas Sarkozy parle au peuple pour le second tour. Ségolène Royal veut marchander, alors que Nicolas Sarkozy veut rassembler », a affirmé ce midi Xavier Bertrand devant les journalistes. Deux jours après le premier tour, l'UMP comme le PS sont pourtant dans les grandes manœuvres. Et Xavier Bertrand, porte-parole de Nicolas Sarkozy, dénonce celles de l'équipe adverse. Pour lui, Ségolène Royal s'adonne à un « grand écart impossible entre les électeurs d'Olivier Besancenot et de François Bayrou », estimant que « les électeurs du centre ne veulent pas devenir socialistes ».

Deux électorats distincts
Mais quid du grand écart entre les électeurs du FN et ceux du centre, voire de la gauche, que revendique maintenant Nicolas Sarkozy ? Xavier Bertrand, en bon porte-parole, élude la question et recrache la même réponse : « pas de dialogue avec les autres leaders » et volonté de « parler au peuple, à l'ensemble des électeurs ». Le risque pour Nicolas Sarkozy de ne pas récupérer la totalité des voix d'extrême droite, sur lesquelles il compte, n'est pourtant pas à exclure. Conscients de ce risque, les membres de l'équipe Sarkozy semblent gênés par la question. Interrogée hier par Marianne2007.info à ce sujet, Valérie Pécresse, porte-parole de l'UMP, reconnaissait simplement qu'il existe deux électorats bien distincts, pouvant se résumer à la « France qui a peur » dont parlait Nicolas Sarkozy dimanche soir, et une France incluse dans la société, c'est à dire les cadres et professions supérieures.

Mais en politique, comme toujours, chacun voit midi à sa porte. Hier déjà, lors de son meeting de Dijon, le candidat UMP avait donné la parole officielle : « Pour le second tour, je ne me livrerai à aucune ouverture politicienne qui chercherait à rassembler à travers les débauchages et les marchandages ». Dans les faits, il y a pourtant bien débauchage. André Santini, UDF déjà rallié à Nicolas Sarkozy, annonçait ce matin qu'une douzaine de députés centristes s'apprêteraient à changer leur fusil d'épaule, en vue des élections législatives. Pour l'heure, les députés Michel Hunault, Francis Hillmeyer et Claude Leteurtre font partie des transfuges.



Mardi 24 Avril 2007 - François Vignal - marianne2007.info

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