Point presse d’Annick LEPETIT, Secrétaire nationale au Logement

Publié le par webmaster

  •    Les défiscalisations dans le secteur du logement
  •    La campagne législative
  •    La mobilisation du Parti socialiste
  •    Les chiffres du chômage
Les défiscalisations dans le secteur du logement
 
La droite ne change pas, sa priorité reste la défiscalisation. Dans les premières mesures annoncées que ce soit pour le travail ou pour le logement, l’affichage c’est la défiscalisation. Avec des incertitudes des questions, et un certain nombre de contradictions qui demeurent dans le domaine du logement. Nicolas SARKOZY a démenti son ministre du budget. La détaxation des heures supplémentaires à notre avis, créera plus un effet d’aubaine qu’un effet d’embauche. Si on en croit les informations dont on dispose actuellement, les heures supplémentaires ne concerneraient que les salariés à temps plein. J’insiste sur ce point car dans mes réunions publiques, je m’aperçois que beaucoup de Français qui ne travaillent que 20 ou 25 heures par semaine, voudraient bien travailler davantage, mais ceux-là ne seront pas concernés. Si un chef d’entreprise décide de faire des heures supplémentaires, en fonction de l’activité de son entreprise, il le demandera aux salariés déjà à plein temps et non à ceux qui voudraient travailler davantage. Il y a donc un mensonge par rapport à ce que Nicolas SARKOZY nous a annoncé tout au long de la campagne présidentielle et qui est repris dans le programme des élections législatives.
Le président de la République annonce une défiscalisation, alors que le ministre du budget, Éric WOERTH annonçait plutôt un crédit d’impôts, ce qui n’est pas la même chose. Un crédit d’impôts, c’est un chèque du trésor que vous recevez en fonction du montant de votre imposition, une défiscalisation ne concerne que ceux qui paient déjà des impôts, quel que soit leur taux d’imposition et quel que soit leurs revenus. C’est en somme, une mesure injuste, un cadeau fiscal sans contrepartie sociale : nous avons l’habitude depuis 5 ans. Le problème est le coût de cette mesure qui reste incertain puisqu’elle ne sera effective qu’une fois la loi votée. Nous ne savons pas qui sera concerné. Les spécialistes parlent d’une dépense de plus de 4 milliards d’euros par an, ce qui va grever le budget de l’État en faveur de celles et ceux qui ne sont pas a priori dans la nécessité la plus absolue.
Dans le domaine du logement, la mesure de Robien perdure encore et ne comporte aucune contrepartie sociale. Des propriétaires louent grâce à l’argent de l’État, sans avoir l’obligation de le faire pour des gens qui ont des revenus modestes.
Il nous faut enfin rappeler que l’élection de Nicolas SARKOZY n’a pas réglé la crise du logement. Le nombre de demandeurs de logements est énorme et la dernière loi de mandature est celle du droit opposable au logement, dont on ne parle plus, bien que les tentes des sans abris soient encore là. Il serait intéressant d’entendre à ce sujet, madame BOUTIN s’exprimer. Elle connaît d’ailleurs fort bien la dernière loi en date, qui doit être appliquée en 2008, puisqu’elle en était elle-même le rapporteur.
Alors que peuvent attendre les Français du chef de l’État, sur la régulation des prix des loyers ou du foncier et sur la construction de logements sociaux équitablement répartis sur tout le territoire ? Nous savons tous que nous avons besoin de la construction de 120 000 logements sociaux par an au moins, parce que la demande provient de personnes qui ne peuvent plus accéder au parc privé en raison des prix trop élevés. Nous continuons de questionner le gouvernement sans obtenir de réponse, si ce n’est des annonces qui n’ont rien de rassurant. Quand on fait le point de toutes ces fausses annonces, ce n’est pas une rupture de la politique de la droite, qui est proposée mais une accélération de mesures favorables aux plus nantis, qui ne prennent pas en compte la majorité des Français.
La campagne législative
À 10 jours du premier tour des élections législatives, on a l’impression qu’à l’Élysée, c’est le cinéma permanent. La spécificité de Nicolas SARKOZY est qu’il est à la fois l’auteur, le scénariste, le metteur en scène, le réalisateur, le chef opérateur et même le comédien. Il est en même temps le président de la République de tous les Français et en même temps, celui d’un clan, l’UMP. Au fil des jours, j’ai le sentiment que nos concitoyens en prennent conscience. Cette campagne des législatives est l’occasion de dénoncer ce cinéma permanent et de dire que derrière les discours, les effets d’annonce, les images, le mouvement il y a les mesures de fond qui se profilent d’une droite dure, celles du libéralisme et celles qui mettent un frein à notre pacte social et républicain.
Et puisque Nicolas SARKOZY se mêle de tout, il devrait en profiter pour être un peu plus précis et ne pas tout remettre à l’après 17 juin. J’ai parlé des heures supplémentaires, du logement, mais nous pourrions aussi bien l’interroger sur la carte scolaire, sur laquelle Xavier DARCOS dit attendre non les arbitrages de Matignon, mais plutôt ceux de l’Élysée, sur les OGM, pour savoir si Alain JUPPÉ appliquera ou non le programme de l’UMP, ou sur les négociations de l’OMC. Nous pourrions allonger la liste sur toutes ces questions urgentes, et sur lesquelles on perçoit un flottement de Nicolas SARKOZY qui veut être à la fois chef et membre de son équipe.
La mobilisation du Parti socialiste
Au PS, la bataille se met en route, et l’unité démontrée par les socialistes au meeting du Zénith demeure. Les candidats font chacun sur leurs circonscriptions, une forte campagne de proximité. C’est l’heure des explications, car l’enjeu qui se joue est essentiel. Nicolas SARKOZY est désormais président de la République, ce n’est donc pas le 3ème tour des élections présidentielles qui se joue, mais l’équilibre des pouvoirs au sein de l’Assemblée nationale et le travail que doit faire l’opposition dans un pays démocratique, de poser les bonnes questions et d’exiger des réponses claires. De savoir par exemple, si le principe de l’égalité devant l’impôt d’un point de vue constitutionnel et auquel nous sommes attachés, n’est pas remis en question. Nos concitoyens doivent sentir la nécessité d’avoir une opposition forte à l’Assemblée nationale.
Les chiffres du chômage.
Ils sont publiés aujourd’hui. Pour être utiles, ils doivent être incontournables, ce qui n’est pas le cas. Il y a eu cette polémique pendant toute la campagne à ce sujet, et elle continue puisque nous ne savons toujours pas quels sont les bons chiffres. Si nous voulons une fiabilité, nous avons besoin dans ce domaine de statistiques incontestables et précises, car c’est la seule façon de mesurer l’impact des politiques mises en œuvre. Mais la seule question que nous devons continuer à poser et pour laquelle nous n’avons pas toujours pas eu de réponse en 5 ans : comment Nicolas SARKOZY compte-t-il créer de nouveaux emplois ?
 
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