Airbus : Royal et Sarkozy s'opposent sur la rôle de l'Etat

Publié le par webmaster

La restructuration de l'avionneur devient un enjeu de campagne. Si pour Nicolas Sarkozy les Etats ne sont pas les actionnaires « les plus avisés », Ségolène Royal estime que « non seulement l'Etat peut faire mais doit faire » et souhaite une entrée des régions dans le capital.

Le plan de restructuration chez Airbus – 10 000 emplois supprimés sur quatre ans – devient un enjeu de campagne électorale. Ici, il ne s'agit pas de débattre de la valeur travail, mais de savoir, plus pragmatiquement, comment le conserver. Les candidats sont contraints de prendre position. Mercredi, Nicolas Sarkozy a fait savoir sa préférence pour un désengagement de l'Etat : « Le problème d'EADS, ce n'est pas d'abord un problème franco-allemand, mais un problème d'actionnariat. Je ne considère pas que les Etats soient les actionnaires industriels les plus avisés. J'ai l'impression que tout ceci manque de leadership d'un opérateur industriel », a-t-il fait savoir. Le candidat UMP a annoncé qu'il recevrait les syndicats d'Airbus et ferait un « certain nombre de propositions ».

A l'opposé, Ségolène Royal défend la place de l'Etat…et des régions. Considérant que « les emplois doivent être préservés », elle estime qu'« il est de la responsabilité de l'Etat français d'avoir une vision de long terme en participant avec nos partenaires allemands et espagnols à l'indispensable recapitalisation ». Hier, en meeting à Mont-de-Marsan, elle s'est fait encore plus explicite : « Non seulement l'Etat peut faire mais doit faire », s'est-elle exprimée, prenant une posture contraire à celle du candidat Jospin en 2002, qui avait déclaré, à propos de Michelin, un malheureux « l'Etat ne peut pas tout ».

Les régions dans le capital
Aujourd'hui en déplacement à Anglet, Ségolène Royal a été plus loin : elle propose que les régions « qui ont sur leur territoire des emplois liés à l'avenir (de l'avionneur) » puissent « entrer au capital d'Airbus comme le fond les Länder allemands ». Dans un entretien au Figaro aujourd'hui, le président PS de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, estime que les régions françaises pourraient prendre entre 5 et 10% dans le capital du groupe. Enfin, Laurent Fabius
a accusé ce matin sur France Inter « l'euro cher » de porter atteinte à l'avionneur et Jean-Pierre Chevènement estime qu'aller « dans le sens de Nicolas Sarkozy, celui de l'actionnariat privé, ce serait vouer EADS-Airbus à subir demain le sort de Péchiney et d'Arcelor, en passant sous le contrôle des fonds de pension anglo-saxons ».
 
marianne2007.info
 
 
Le cas d'Airbus nous montre excellement le libéralisme sarkozien.
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